The fashion icon d’hier is le gourou de demain
- alice.mry
- 20 oct.
- 2 min de lecture
En ce moment, les influenceuses parisiennes se prennent pour Carrie Bradshaw dans la série américaine Sex and the City. Elles sont soi-disant fauchées, pourtant vêtues en marques de luxe, cigarette à la main, bel appartement et collectionnent les histoires d’amour ratées. J’avais envie de comprendre ce phénomène tout droit venu du début des années 2000 donc j’ai commencé la série. Plaisir coupable ou non, j’adore. Découvrir Sex and the City à presque 28 ans c’est aussi jouissif que regarder Gossip Girl à 15 ans, mais en mieux. Je vous passe les détails de la série mais il y a quelque chose d’inspirant qui va au-delà des paires de chaussures hors de prix et des soirées New-Yorkaises entre copines. A chaque épisode, Carrie écrit un nouvel article pour sa rubrique dans le journal New York Star. Ce qu’elle écrit fait partie du domaine du divertissement plutôt que de l’intellectuel : « La théorie de l'adultère », « Peut-on changer un homme ? » ou « Sommes-nous des trainées ? ». Rien à l’horizon sur le réchauffement climatique ou les inégalités sociales si vous voyez ce que je veux dire.
Avec aussi peu d’exigence en termes d’écriture, je crois bien que je pourrais m’y remettre tous les mois, pourquoi pas même toutes les semaines sur Bleu Biche. Loin de moi l’idée que je suis sous pression. Je pense plutôt que les différents retours de mes amis bienveillants m’ont fait trop réfléchir à ce que j’écrivais sans réfléchir : « trop court » (un compliment ?) ou bien « trop correct » (plus très sûre du compliment) ou encore « j’en attends davantage de toi » (qu’est ce que ça veut dire au juste !!). Publier ses idées sur internet c’est s’exposer à des avis contraires, des remarques, des corrections. Et franchement, je préfère largement les retours au silence radio. Mais, mes remises en question ont entraîné une paralysie : Rester légère ? Trop en surface. Être lisse ? Pas assez politique. L’irrégularité et l’incohérence ? ça manque de sérieux. Être engagée et effrontée ? Mais pour qui se prend-elle ! Puis passer une heure à écrire un texte documenté qu’une intelligence artificielle aurait pu pondre en quelques secondes, c’est navrant. L’exigence de frapper juste à chaque mot est telle qu’elle fait partir l’envie d’écrire pour les autres. C’est dur d’être à la fois sincère, touchante et pertinente.
Finalement, Carrie Bradshaw a de nombreux défauts sauf celui d’être perfectionniste. La nouvelle coqueluche des gens branchés est devenue pour moi le gourou porteur d’un message de sagesse qui serait : « Ose écrire, sans pression, sans prétention, juste écris ! ». Pour le plaisir, pour tuer le temps, pour échanger avec les copains, pour Bleu Biche. Do it for the plot !



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